Défi familial réussi
Banyuls – Pic du Canigou
Je prends enfin ma plume pour vous annoncer mon retour de vacances !
Mes amis me demandent : « pas trop fatiguée? » et je réponds « je suis plus en forme que je ne l’ai jamais été! » Après ces 16 jours de marche, à porter mon fils Johan d’1an et demi aux côtés de mon compagnon qui a eu le courage de porter toutes nos affaires, je suis une femme épanouie. Pour l’ascension du Pic, notre étape finale, je suis montée sans sac à dos, Jérémy portant Johan et notre pique nique. Je n’ai jamais gravi un sommet aussi vite. J’avais des ailes !
J’ai enfin perdu mes derniers kilos de grossesse (enfin si on peut appeler encore ça des kilos de grossesse ).
J’ai fait beaucoup de parallèles des challenges que nous avons relevé pendant cette traversée pyrénéenne familiale et mon aventure entrepreneuriale depuis que je suis maman … et je vous avoue que j’ai enfin trouvé des réponses à mes questions
Voici 2 de mes plus gros enseignements :
– Le début est le plus dur psychologiquement (jusqu’à la fin du doute) :
le rhume de mon fils et notre peur que ça s’aggrave sans avoir accès à des soins à moins de plusieurs heures de marche ; ma douleur au psoas entraînant un ralentissement considérable de mon pas et l’inquiétude d’avoir visé plus haut que mes capacités entrainant l’échec de l’aventure … C’est l’adaptation à ces événements du début qui a été le plus dur pour moi. Au bout de 4 jours, je savais que nous y arriverions, c’était une évidence, j’en étais convaincue. Mais tant que je doutais, c’était terrible …
Les questions, les doutes s’entrechoquaient ! « Est-ce que je suis une bonne mère d’envoyer mon fils faire du camping en montagne si jeune, est-ce que j’ai échoué à m’affirmer auprès de mon compagnon aventurier qui croit qu’on peut y arriver en manquant cruellement de condition physique ? «
Les réponses se faisaient en famille, un jour après l’autre. On a décomposé chaque problème, on a fait des lavages de nez pour que le rhume ne s’aggrave pas, on a adapté vite notre parcours pour qu’il soit plus soft, et surtout, j’ai pris soin d’écouter mon corps pour lui offrir des micro-réponses à chaque micro-douleur
ce que je retiens, c’est qu’être cheffe d’entreprise MAMAN, c’est une nouvelle aventure, tout comme notre traversée. Je n’étais pas prête à physiquement, mentalement et émotionnellement assumer ce virage, je le trouve bien plus dur que la création même de mon entreprise ou la crise du covid.
Je me dis que, grâce à cette traversée réussie, je peux avancer de la même façon, tout en préservant la santé de mon fils et la place de chacun.
– le repos trop long n’est pas bénéfique mais comment se reposer quand même :
c’est en marchant moins vite et en faisant de courtes pauses que nous avons réussi à traverser la douleur, les épreuves tout en prenant soin de nous et en gardant notre objectif en vue.
tout ce que je voulais c’était du confort et de la sécurité, qu’on mette mon fils et ma famille hors de portée
Jérémy était déjà passé par cette expérience avec sa traversée de Hendaye au Pic du pendant que j’étais enceinte. Son expérience des jours de repos avaient été douloureuses. Il valait mieux adapter le parcours et faire moins long, que de stopper sur un jour, ou 2 car le corps et le mental souffraient de la rupture de rythme
ce que je retiens, c’est que l’objectif doit être assez important et connecté à nos tripes pour traverser la douleur « sans confort et sécurité perçus sur le moment ». De façon à continuer d’avancer, plus doucement, mais continuer d’avancer quand même … Souvent, je comptais juste mes pas, et je pensais juste au petit pas que je faisais le moment présent. Le parallèle que je vois c’est que pour ma nouvelle vie de maman entrepreneuse c’est pareil, je peux à certains moments, juste reposer mon cerveau et faire les petites choses à faire du quotidien sans remettre tout en question, sans culpabiliser et sans généraliser. Car en randonnée, lorsque je comptais mes pas, j’offrais du repos à mon cerveau qui avait envie de gamberger et de se raconter plein d’histoires négatives ! Alors je peux faire pareil, juste plier le linge, répondre à des emails, aller chercher mon fils chez la nounou, tout en acceptant la « souffrance » (si il y en a une) et dès que ça va mieux, mettre un coup d’accélération, observer le chemin parcouru, se féliciter de l’étape franchie, tout en acceptant en avoir bavé, et pourquoi pas même … en rire après !!!
En bonus, je vous dirai que pour moi, le luxe est devenu :
– un matelas plus large que la largeur de mon corps
– une couette qui me permet de positionner mes jambes comme bon leur semble la nuit
– une table et des chaises pour manger
– un abri qui tempère les températures la nuit (quand le froid est arrivé, on en a bavé!)
– des fruits et des légumes frais
– des gens accueillants et heureux de partager leur maison, leur repas, leurs aventures
Pour le reste, être en famille, tous les 3, alignés sur la même vision, partageant les mêmes valeurs, nous a largement suffit !
le parallèle que je retiens avec mon entreprise, c’est plutôt une question un peu philosophique : mon activité entrepreneuriale ne devrait-elle pas suffire à combler ce luxe là ?